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Les chutes boursières se multiplient sur le marché parisien

Alors que le CAC 40 a évolué en 2023 à des niveaux proches de ses records historiques, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a étudié les variations extrêmes de cours sur la période 2013-2023.

 

Bien que ces décrochages restent rares, leur fréquence et leur amplitude ont augmenté, et ce phénomène s’observe également en Europe et aux États-Unis.
 

Fréquence accrue des décrochages en 2023
Alstom a dégringolé de 37,6 % le 5 octobre 2023 ; Worldline, de 59,2 % le 25 octobre de la même année. Plus récemment, Edenred a plongé de 13 %, le 23 juillet dernier, et STMicroelectronics de 14 %, deux jours plus tard. L’AMF a recensé 9 cas de variations à la baisse de 10 % ou plus sur le CAC 40 en 2023, touchant 7 valeurs, contre seulement 3 cas en 2022 et 6 en 2021. Par comparaison, entre 2013 et 2017, on comptait seulement 1 à 4 cas similaires par an. 

 

Ces variations marquées n’ont pas été suivies d’un retour aux niveaux de cours d’avant décrochage, bien que la liquidité des titres ne se soit pas détériorée : les volumes échangés et la profondeur du carnet d’ordres sont restés stables.
 

Une tendance globale et pas spécifique au CAC 40
L’augmentation des variations significatives à la baisse n’est pas limitée au marché parisien. Des phénomènes similaires ont été constatés sur les autres indices européens et aux États-Unis. Cela reflète une dynamique mondiale affectant les marchés boursiers.
 

Facteurs explicatifs : valorisations élevées et concentration des performances
L’AMF a identifié plusieurs facteurs pouvant expliquer cette hausse des décrochages :
 

1. Niveaux de valorisation élevés : En 2023, les ratios cours/bénéfices estimés par action étaient proches de records historiques, aussi bien en France qu’aux États-Unis. Les mauvaises nouvelles, comme des résultats financiers jugés décevants, ont donc été plus sévèrement sanctionnées.
 

2. Concentration des performances : Une part croissante des gains sur les indices est générée par un nombre réduit de valeurs phares. Par exemple, en 2023, 11 valeurs du Stoxx Europe 600 représentaient à elles seules 50 % des gains de l’indice. Cela a renforcé la tendance des investisseurs à récompenser fortement les valeurs performantes et à pénaliser celles qui déçoivent, augmentant la volatilité intra-indice.
 

Impact des intervenants sur le marché
L’étude a également analysé le rôle des acteurs du marché, notamment les vendeurs à découvert, les sociétés de gestion et les investisseurs individuels. Cependant, aucune de ces catégories n’a été identifiée comme cause principale des décrochages.
 

Un phénomène à surveiller
Bien que rare, l’intensification des décrochages boursiers souligne une fragilité accrue des marchés financiers face aux mauvaises nouvelles, dans un contexte de valorisations élevées et de concentration des performances. L’AMF continuera de surveiller ces dynamiques pour mieux comprendre leurs implications sur la stabilité des marchés.
 


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