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L'or, l'indicateur clé des tensions géopolitiques et économiques

En octobre, l’or a confirmé son statut d’actif refuge en enregistrant une hausse notable de 4,2 %, atteignant 2 744 dollars l’once. Cette progression illustre non seulement les dynamiques propres au marché des métaux précieux, mais aussi les interactions complexes entre tensions géopolitiques, incertitudes politiques et évolutions économiques mondiales.
 

Un actif refuge face aux incertitudes internationales
Les crises géopolitiques sont souvent un terrain fertile pour l’appréciation de l’or, et le mois d’octobre n’a pas fait exception. La montée des tensions au Moyen-Orient, en particulier entre Israël et le Hezbollah, a poussé les investisseurs à chercher des refuges sûrs face aux risques croissants. L’or, traditionnellement perçu comme un bouclier contre l’instabilité, a vu son prix grimper au rythme de l’intensification des conflits.
Prenons un exemple concret : le 10 octobre, les marchés ont réagi à la fois aux données économiques américaines et à la résurgence des tensions au Moyen-Orient. En quelques jours, le prix de l’or est passé de 2 688 dollars à un sommet de 2 788 dollars le 30 octobre. Cette volatilité illustre la sensibilité du métal précieux aux événements qui ébranlent la stabilité internationale.
 

Le rôle des dynamiques économiques
Bien que l’or ait brillé en octobre, il a dû surmonter des vents contraires significatifs :
• Un dollar en hausse : Le dollar américain a gagné 3,2 % en octobre, porté par des données économiques solides et la faiblesse de devises concurrentes comme l’euro et le yen. Or, un dollar plus fort rend l’or plus coûteux pour les acheteurs étrangers, réduisant sa demande.
• Des rendements obligataires en hausse : Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a atteint 4,3 %, son plus haut niveau depuis juillet. 

 

Cette augmentation accroît le coût d’opportunité de détenir de l’or, un actif qui ne verse pas d’intérêts.
Malgré ces obstacles, l’or a su tirer parti de la montée des incertitudes politiques aux États-Unis, alimentées par une campagne présidentielle polarisante et des anticipations de changements dans la politique monétaire.
 

Une demande soutenue par les produits financiers
Un autre facteur clé de la performance de l’or réside dans les flux positifs enregistrés par les produits négociés en bourse (ETP) adossés à l’or. Pour la première fois depuis 2022, ces fonds ont enregistré des entrées nettes au troisième trimestre, reflétant un regain d’intérêt des investisseurs institutionnels et particuliers.
 

Un chiffre parle de lui-même : 1 313 tonnes d’or ont été consommées au troisième trimestre 2024, un record pour cette période de l’année. Cela montre que, au-delà des spéculateurs, l’or continue d’attirer des investisseurs cherchant à diversifier leurs portefeuilles face aux risques économiques et géopolitiques.
 

L’or dans le contexte historique des crises
Pour comprendre l’attrait durable de l’or, il est utile de le replacer dans une perspective historique. En 2008, lors de la crise financière mondiale, l’or avait également connu une flambée, passant de 800 à plus de 1 000 dollars l’once en quelques mois. Les investisseurs, inquiets de la solidité des systèmes bancaires, s’étaient tournés massivement vers cet actif tangible.
 

Aujourd’hui, les motivations ne sont pas si différentes. Face à une combinaison de taux d’intérêt élevés, de dettes publiques croissantes et de tensions géopolitiques, l’or reste perçu comme une assurance contre les imprévus.
 

Quels enjeux pour l’avenir ?
Alors que 2024 s’achève, plusieurs facteurs pourraient continuer à influencer le marché de l’or :
1. Les décisions de la Réserve fédérale : La possibilité d’une baisse des taux directeurs en 2025 pourrait réduire la pression sur l’or en rendant les rendements obligataires moins attractifs.
2. Les politiques économiques américaines : L’issue des élections présidentielles pourrait orienter les anticipations sur le dollar et l’inflation, deux éléments clés pour l’or.
3. Les tensions géopolitiques : La situation au Moyen-Orient et en Ukraine reste un point d’attention majeur. Tout nouvel épisode de déstabilisation pourrait renforcer la demande pour l’or.
 

L’or continue de jouer un rôle central dans les stratégies d’investissement, tant pour les institutionnels que pour les particuliers. Sa capacité à résister aux pressions économiques tout en profitant des incertitudes en fait un baromètre précieux des inquiétudes mondiales.
 


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