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Coût de la vie en France : l'écart entre perception et réalité économique grandit

Dans un contexte économique et politique incertain, notamment en Europe, une étude d'Ipsos met en lumière un écart grandissant entre les discours politiques sur la maîtrise de l'inflation et l'expérience quotidienne des Français. Les conclusions révèlent un pessimisme persistant quant à l’évolution des coûts de la vie, malgré une légère accalmie sur le front de l’inflation.
 

Perceptions en décalage : inflation maîtrisée, mais inquiétudes persistantes
Alors que les décideurs politiques et les économistes soulignent une tendance à la déflation, une majorité de Français ne partage pas cet optimisme. Selon l’enquête, 68 % des Français pensent que les prix continueront à augmenter dans les mois à venir. Parallèlement, 44 % estiment que leur qualité de vie s’est détériorée depuis la pandémie de Covid-19.
 

Le contraste est particulièrement frappant dans le débat autour du livret A, dont le rendement a été récemment abaissé en raison de la baisse de l’inflation officielle. Cette décision alimente un sentiment de déconnexion entre les décisions politiques et la réalité perçue par les ménages.
 

Les causes de la hausse des prix : les politiques publiques en première ligne
Pour une large majorité de Français (77 %), les choix politiques sont la première cause des hausses de prix, un chiffre en forte progression (+9 points) par rapport à novembre 2023. Ce taux place la France parmi les pays les plus critiques envers leurs gouvernants, bien au-dessus de la moyenne mondiale (69 %).

Si l’impact de la situation économique mondiale reste important pour 74 % des Français, cette proportion diminue légèrement (-1 point). Les profits excessifs des entreprises, souvent pointés du doigt, sont désormais jugés responsables par 71 % des répondants, contre 75 % en juin 2022. D'autres facteurs, comme l'immigration, voient leur influence perçue augmenter : 55 % des Français estiment qu'elle contribue aux hausses de prix (+4 points). Enfin, les taux d’intérêt, bien qu’en légère décrue, continuent de peser sur le pouvoir d’achat pour 67 % des Français, tandis que l’impact de la guerre en Ukraine (66 %) et de la pandémie de Covid-19 (55 %) est perçu comme moins déterminant qu’auparavant.
 

Des perspectives économiques sombres pour 2024
Malgré une inflation en recul, les Français restent largement pessimistes quant à leur situation financière future. 41 % anticipent une baisse de leur pouvoir d’achat arbitrable, soit le montant restant une fois les charges fixes payées. Bien que ce chiffre ait légèrement diminué (-2 points) par rapport à l’année précédente, l’inquiétude demeure palpable.
Les dépenses essentielles suscitent les plus grandes préoccupations. 70 % des Français pensent que les prix des denrées alimentaires vont augmenter dans les six prochains mois, un chiffre proche de la moyenne mondiale (72 %). L’énergie, autre poste budgétaire crucial, est également au cœur des préoccupations : 77 % des répondants estiment que son coût continuera de croître.
Le logement n’échappe pas à cette tendance. Un Français sur trois prévoit une hausse des loyers ou des charges immobilières dans les mois à venir, un chiffre en hausse de 4 points par rapport à novembre 2023. Les loisirs ne sont pas épargnés, 60 % des Français s’attendant à une augmentation des prix pour les sorties, restaurants et autres activités (+2 points).
 

Impôts, chômage et services publics : des inquiétudes convergentes
Le spectre des hausses d’impôts alimente un pessimisme croissant, avec 74 % des Français convaincus que leur fiscalité augmentera. Ce chiffre atteint son plus haut niveau depuis avril 2022. Par ailleurs, 58 % des sondés redoutent une aggravation du chômage, et 37 % pensent que leur niveau de vie continuera à décliner.
Cette morosité s’accompagne d’une réflexion complexe sur le rôle des services publics. Bien que les Français soient attachés à ces derniers, ils semblent privilégier des solutions à court terme pour alléger leur fardeau fiscal. 34 % optent pour une réduction des impôts, quitte à baisser les dépenses publiques, tandis que 23 % préfèrent l’inverse.
 

Un baromètre révélateur d’un malaise durable
L’enquête Ipsos met en exergue une France toujours marquée par les conséquences de crises successives, de la pandémie à l’inflation. Bien que certaines tendances économiques s’améliorent, la perception des Français reste largement pessimiste, nourrie par des préoccupations sur les coûts essentiels, les choix politiques et l’avenir des services publics. Cette déconnexion entre discours économique et réalité vécue constitue un défi majeur pour les décideurs, qui devront travailler à regagner la confiance d’une population en quête de stabilité et de perspectives positives.
 


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