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Le CAC 40 en 2024 : triomphes et revers, un bilan par Saxo Banque

D’après une analyse publiée par Saxo Banque, le CAC 40 termine l'année 2024 sur une note morose, enregistrant l’une des pires performances parmi les indices européens. En territoire négatif, il se classe également parmi les indices mondiaux les moins performants, une situation reflétant le contexte politique et économique tendu en France.
 

Un environnement politique et économique délicat
La dissolution de l’Assemblée nationale a engendré une paralysie institutionnelle, renforçant les incertitudes pour les investisseurs. À cela s'ajoute la menace de nouveaux droits de douane américains sur les importations européennes, pesant sur la croissance de la zone euro. Malgré les efforts du gouvernement pour ramener le déficit public à 5 % d’ici 2025, les marchés restent prudents, les agences de notation ayant maintenu des perspectives stables mais réservées.
 

Les tensions sur les taux d'intérêt ont également marqué l'année. Le rendement des obligations françaises à 10 ans a brièvement dépassé celui de la Grèce avant de revenir sous les 3 %, illustrant les défis liés à l’attractivité de la dette française. Cet écart avec l’Allemagne, avoisinant 85 points de base, reflète davantage une préférence pour la dette allemande en période d’incertitude qu'une véritable défiance envers la France.
 

Des opportunités en vue malgré la morosité
Malgré ces difficultés, quelques signaux positifs émergent. Le CAC 40 a maintenu son support critique autour des 7 100 points et pourrait bénéficier d’une reprise grâce à des dynamiques internationales. La Chine, notamment, a annoncé d’importantes mesures de relance couplées à un assouplissement de sa politique monétaire. Ces annonces pourraient soutenir les entreprises européennes exposées à ce marché.
 

De plus, la dépréciation de l’euro face au dollar favorise les exportations européennes, tandis que les valorisations boursières européennes, plus attractives que celles des États-Unis, pourraient séduire les investisseurs internationaux. Enfin, la Banque centrale européenne prévoit une réduction progressive des taux en 2025, offrant une bouffée d’oxygène aux marchés.
 

Les gagnants de 2024 : les valeurs en tête
Certaines entreprises ont su tirer leur épingle du jeu malgré un environnement difficile.


• Hermès continue de briller avec une croissance impressionnante de 14 %, portée par des marges élevées et un résultat opérationnel atteignant 3,1 milliards d’euros, soit 42 % de son chiffre d’affaires.
• Safran enregistre une progression notable grâce à une demande solide dans l’aéronautique et la défense, avec un chiffre d’affaires en hausse de 19,2 %.
• EssilorLuxottica capitalise sur ses innovations, notamment les lunettes connectées Ray-Ban Meta, et renforce sa position en Asie grâce à des acquisitions stratégiques.
• Saint-Gobain, fort d’une demande soutenue en Amérique du Nord et Asie-Pacifique, affiche un EBITDA robuste de 3,7 milliards d’euros.
• Renault, bien que confronté à des défis dans l’automobile, progresse de 13 %, grâce à son positionnement sur les véhicules électriques et son initiative Renault Occasion.
 

Les perdants de 2024 : les grandes difficultés
À l'inverse, plusieurs grandes entreprises ont connu une année difficile.


• Kering subit une chute de 38 %, principalement en raison d’un ralentissement pour Gucci en Asie et en Russie.
• BNP Paribas, malgré une croissance de 9 % dans sa division investissement, souffre de la faiblesse du crédit à la consommation.
• STMicroelectronics fait face à des tensions sur les chaînes d'approvisionnement et des coûts énergétiques élevés, pesant sur ses marges.
• Stellantis dégringole de plus de 30 %, affaibli par la concurrence dans le secteur des véhicules électriques et un changement de direction à sa tête.
• TotalEnergies voit son action pénalisée par la volatilité des prix du pétrole, bien que des perspectives positives émergent pour 2025.
 

En 2025, des perspectives à surveiller
Si 2024 a été marquée par des incertitudes et une sous-performance générale, l'année 2025 pourrait offrir des opportunités de reprise, notamment grâce à des politiques monétaires plus accommodantes et un environnement macroéconomique potentiellement plus stable. Les investisseurs garderont un œil sur la résolution des tensions politiques et l’évolution des bénéfices des entreprises pour juger de la trajectoire du CAC 40.
 


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